Thursday, April 23, 2015

Le retour de la Crimée en Ukraine est une certitude

Moustafa Djemilev est le chef historique de la communauté tatare de Crimée, une minorité musulmane turcophone de 250 000 individus, soit 12 % de la population de la péninsule. Agé de 71 ans, il a vécu la déportation de son peuple vers l’Ouzbékistan, en 1944. Plus tard, devenu dissident antisoviétique, il passera quinze années au goulag. Il devint ensuite président du Mejlis, l’instance politique des Tatars de Crimée, puis député au Parlement ukrainien. Opposé à l’annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014, Moustafa Djemilev est interdit d’entrée sur le territoire de la péninsule depuis le 2 mai 2014. Le président ukrainien, Petro Porochenko, est, lui, en visite officielle à Paris mercredi 22 avril.

Comment expliquer que les Tatars de Crimée se soient très majoritairement opposés à l’annexion de la péninsule par la Russie ?
Moustafa Djemilev : Nous avons une bonne mémoire historique. Nous avons vécu pendant deux cents ans sous domination russe. Nous avons connu la déportation [en mai 1944, sur l’accusation d’une prétendue collaboration avec l’Allemagne nazie, Staline ordonne la déportation des Tatars de Crimée, principalement vers l’Ouzbékistan. Près de la moitié meurent dans les premières années ; les autres seront autorisés à rentrer chez eux en 1986].
De son côté, la Russie explique que le fait d’avoir été maître de ce territoire pendant une période lui donne le droit de l’annexer. A une époque [du XIIIe au XVe siècles], Moscou a été sous domination tatare. Cela ne nous...


 

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